Deuxième lettre

"Dans quelques jours, je vous retrouve. Ce mois d'août aura été précieux, il nous aura permis de nous prouver l'attachement, par les mots et par les actes.

Vous m'avez vous mêmes donné des gages exceptionnels d'attachement, par des messages certes, par le corps aussi. Votre fidélité est admirable, au delà des consignes. Le peu que vous avez concédé est passible de punitions, par principe, et vous serez punie pour cela, pour avoir été caressée sur les seins - qu'appartiennent - pour avoir été pénétrée, fût-ce avec un préservatif, pour avoir embrassé, fût-ce chastement. Vous serez punie par le corps, selon des modalités à déterminer.

Pour autant, je mesure votre fidélité à moi, à nous. Elle vous a conduite sur le versant de la cruauté, qui est délicieuse en l'occurrence. Vous devez l'apprécier et vous en délecter seulement parce que c'est une preuve d'amour et de docilité. Vous avez laissé intact le sexe tendu vers vous d'un homme séduit par vous, en manque de vous. Chez un mâle intelligent - il l'est - les conséquences sont multiples et complexes, entre la colère, transformé en souffrance viscérale et psychologique, transformé en soumission, jusqu'à l'obsession des sens. En acceptant son sexe en vous une fois, vous avez fait le pire : vous lui avez rappelé votre volupté, pour l'en priver ensuite. Il ne pouvait en être autrement.

J'ai voulu vous piloter en vous dictant la nudité sous votre robe. Vous avez pensé qu'il n'avait pas vu, ce qui n'est pas sur. Il l'a vu, il aura été poussé à bout. En tout cas, vous aurez vécu votre sexualité à son paroxysme, et c'était mon souhait. Votre volupté assumée vous émancipe, au point que la cruauté n'en est pas, elle est juste l'expression de la liberté et du lien.

De vous à moi, unique, ravageur"