Première lettre

Voici la première lettre manuscrite avec sa transcription. Cliquer sur les images pour accéder à la version originale.

" La Birmanie est aussi loin de vous que vous êtes proche de moi.
Je crois que ce message aura été le dernier que je vous aurais envoyé avant votre départ pour là-bas et la fin provisoire du signal radio.

Il me semble en effet que notre proximité, notre complicité sont exceptionnelles. Je les ai senties dans le premier regard échangé. Nous sommes faits du même bois avec les mêmes tourments, les mêmes apparentes allégeances et les mêmes profondes révoltes, la même volupté - qui est aussi alchimie entre tout cela - . Jusqu'à votre beauté, un peu mystérieuse et un peu révélée, qui est empreinte de cette complexité.

Vous êtes vraiment belle, c'est à dire qu'on vous regarderait des heures en s'en délectant, qu'on vous regarderait être et bouger, et que vous êtes troublante. Le visage est pur et démoniaque à force d'inspirer le désir, le baiser en particulier, le corps également, fin, léger, fort pourtant, qu'on imagine nu immédiatement, qu'on se l'avoue ou pas. Je sais moi quelle est votre volupté, celle que d'autres ne feront jamais - ... souhait ... - qu'imaginer. Vous prenez le plaisir par tous les pores de votre peau, vous êtes le désir, sussiez-vous le prendre dans la souffrance : vous aimez mes caresses, des objets et de la bouche sur vos seins parfaits et épis de liberté sous l'étoffe, mais vous aimez plus encore que je torture les pointes à vous en faire gémir de douleur. Vous endurez très bien d'ailleurs. Après l'épreuve, la pointe reste dure, dressée, offerte, comme si elle en redemandait.

Votre sexe aime ma langue, sans limite et la"

"réciproque est vraie. Il est aussi beau à regarder que doux et réactif sous la langue. Vous m'accueillez merveilleusement, vos cuisses sont élégantes, parfaites quand elles s'ouvrent. Il me plaît de temps en temps, après m'être abîmé de longues minutes à vous lécher, de regarder, d'admirer plutôt vos jambes, vos pieds... Il m'est agréable parfois de faire du bien à votre sexe et en même temps du mal à vos seins en les pinçant du bout des doigts.

Même au creux de vos jolies oreilles je vais chercher la volupté. Je fais l'amour à chacune de vos oreilles comme à votre bouche quand je l'embrasse, à rendre cette caresse rare insupportable.

Et puis votre docilité est savoureuse. Par votre beauté vous ne serez jamais tout à fait soumise, en revanche vous faîtes le choix mental, décisif par conséquent de m'appartenir. Vous n'y avez même pas mis de bornes. Et il n'est pas douteux que l'exigence peut aller loin. Il y aura pas exemple une punition physique pour ce que vous savez, en dépit de l'accord préalable que je vous avais donné, qui comportait au demeurant la clause d'expiation. Peut être seulement la main, qui se fera sévère sur la croupe, ou le martinet ou la cravache. Vous ne saurez pas quand, pour que vous le redoutiez et ça tienne déjà lieu de punition. La docilité permet aussi de vous piloter chaque jour, comme lorsque je vous conjoints la nudité sous vos vêtements. Vous l'avez respecté lors du premier dîner, et c'était idéal. Il le fallait, le ton était donné.

Pour toujours"